Les derniers chiffres macro-économiques vont dans le sens du scénario de base indiqué dans notre dernier comité d’investissement. Pour rappel, nous prévoyions un ralentissement progressif de la croissance et une décélération de l’inflation dans les prochains mois. En effet, les créations d’emploi ralentissent progressivement, mais sans les pertes d’emplois significatives que certains analystes craignaient en début d’année. Les différentes données liées aux demandes d’assurance-chômage, la résilience des dépenses de consommation et l’amélioration du marché du logement sont autant d’éléments qui vont dans le sens d’une prolongation du cycle économique actuel. La probabilité d’une récession à 6 mois s’éloigne encore un peu plus. La désinflation est en train de s’étendre à plusieurs secteurs et devraient se renforcer avec la fin des perturbations des chaines d’approvisionnement et des effets de l’énergie. Le rôle des banques centrales à, jusqu’à présent, bien fonctionné avec un ralentissement de la croissance qui s’est répercuté sur l’inflation. Ainsi, on observe déjà une baisse des prix à l’importation qui devrait permettre une baisse de l’inflation durable. Aux US, l’inflation de base hors logement a baissé et atteint 0,1% en glissement mensuel. Ainsi, le risque d’une spirale salaire / prix s’éloigne. Il en est de même pour le Royaume-Uni ou le Canada.
Comme en 2022, le mois d’août a connu une forte corrélation entre la classe d’actifs actions et obligations. Les solutions alternatives permettent de diversifier les portefeuilles, et de se protéger contre les risques d’inflation et de taux d’intérêt plus élevés, même si ces risques tendent à s’atténuer actuellement. Cela est possible car de nombreuses composantes de l’univers alternatif sont capables de répercuter une inflation plus élevée via par exemple des loyers ou des coûts d’utilisation plus élevés.
De plus, une croissance robuste et une inflation faible devrait bénéficier aux classes d’actifs action, infrastructure et immobilier. Ainsi, la classe d’actifs infrastructure se présente comme une valeur refuge. Il s’agit d’abord d’un actif tangible et indispensable au fonctionnement de nos sociétés. Cette classe d’actifs possède des caractéristiques proches de l’immobilier en permettant de générer des rendements stables à long terme. De plus, l’infrastructure présente une protection contre l’inflation et une résilience face aux aléas économiques.
Le marché des actions au sens large devrait également bénéficier de la baisse de l’inflation vers l’objectif de la Fed avec une amélioration des chiffres de croissance et d’activité. A titre d’exemple, le leader mondial des puces électroniques a publié un bénéfice net trimestriel en hausse de +422% par rapport à la même période de l’année passée et bien supérieur au consensus de place. Malgré le ralentissement lié à la hausse des taux, la ruée vers l’intelligence artificielle continue. En effet, la très forte demande pour les plateformes et les semi-conducteurs qu’elle conçoit a permis à « Nvidia » de doubler son chiffre d’affaires au T2.
La « désinflation » actuelle pourrait avoir le même effet qu’une baisse d’impôt pour les consommateurs en réduisant les prix de l’énergie et des produits alimentaires ce qui favorise la consommation. Elle favorise également une stabilisation des taux d’intérêt ce qui contribue à limiter les coûts de financement des entreprises. Dans un environnement sans récession, la désinflation est donc généralement favorable aux actions car elle offre une marge de progression pour les valorisations.