La fin d’année a été marquée par une hausse marquée et généralisée des taux d’intérêts. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a augmenté d’un demi-point ses taux d’intérêts directeurs en décembre pour atteindre 4.50%, contre 0.25% en début d’année. Ce rythme est cependant moins élevé que les hausses de 75 points réalisées quatre fois sur les six derniers mois. Les taux US ont atteints le niveau le plus haut depuis 15 ans et la hausse a été la plus violente depuis 1980.
Toutefois, comme l’a expliqué, mercredi 14 décembre, son président Jerome Powell, même si la Fed ralentit le rythme de hausse, elle prévoit de continuer à augmenter les taux cette année. Pour 2023, selon les membres du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine les estimations sont une hausse jusqu’à 5.25%. Cette hausse des taux entre septembre et décembre provient de la hausse des prix sur cette période « hors énergie et alimentation » qui reste supérieure à 7% en rythme annuel.
Ainsi, la croissance sera certainement plus faible en 2023, autour de +0,5%, et le chômage plus élevé (4,6% au lieu de 4,4%). Plusieurs économistes estiment que la Fed devrait revoir l’objectif d’inflation de 2% et le fixer à 3%. Toutefois, Monsieur Powell a exclu de le faire et considère la stabilité des prix comme le socle de l’économie.
En 2022, la résurgence de l’inflation, le resserrement des politiques monétaires et la guerre en Ukraine ont guidé les marchés financiers. La plupart des indices actions et obligations affichent des baisses importantes mais variant selon les classes d’actifs et les zones géographiques.
Ainsi, au sein du marché « actions », l’Europe limite la baisse malgré la guerre en Ukraine. Dans ce contexte, le marché des grandes capitalisations (Eurostoxx50) baisse de 10% et l’Europe value (MSCI) de 1%. La baisse est plus marquée pour l’Asie pacifique et les émergents (environ 16%) et la Chine (-22%) notamment en raison de la continuité de la politique zéro COVID. Enfin, le secteur technologique notamment aux US a été très vendu (-33% pour le Nasdaq) car particulièrement sensible aux taux d’intérêts.
La baisse a été également marquée côté obligataire. 2022 a marqué le retour net de la corrélation entre ces deux actifs. Le marché obligataire a été touché de plein fouet par la remontée des taux. Ainsi, les obligations à haut rendement US, € et les dettes émergentes ont baissé de l’ordre de 12%, et les actifs obligataires en euros de 20% (selon l’indicateur agrégé Bloomberg). Les gagnants de 2022 ont été le pétrole et le dollar (notamment contre l’euro).
Pour 2023, nous regarderons de près les évolutions liées à la dynamique de l’inflation. Nous estimons que les marchés ayant fortement soufferts de cette situation devraient rebondir en cas d’amélioration de la situation dans un contexte de ralentissement économique maitrisé.