L’économie mondiale est en passe de revenir à une situation d’avant crise de la Covid, ce qui avait été anticipé par quelques économistes et qui correspond au scénario central que nous avions défini au cours de l’année 2020.
Ainsi, le rythme d’accélération est proche de son plus haut, bien évidemment hors secteurs touchés par la crise du Covid-19 comme le tourisme et les transports. Lors de notre dernier comité d’investissement nous avions identifié l’Asie comme étant une zone géographique de croissance de long terme. Elle reste, selon nous, une zone cruciale à intégrer dans les portefeuilles. Néanmoins, le potentiel de croissance des économies développées nous semble également attractif.
Ainsi, le niveau d’épargne des ménages des pays développés n’a jamais été aussi élevé. Cette épargne accumulée pendant la crise et les effets d’accroissement de la richesse devraient soutenir la demande de manière conséquente dans les mois voire les années à venir. De la même manière, les plans d’investissements publics vont commencer à produire leurs effets. L’Europe va ainsi dépenser les premiers euros de son plan de 750 G€ à partir de juillet 2021 (représentant 4,5 % du PIB de l’Union européenne). Aux États-Unis, un plan similaire sera voté avant la fin d’année.
Cette dépense publique conséquente va se diriger vers l’économie réelle avec le principe d’investir « plus et mieux », principe mis notamment en avant par l’administration de Joe Biden. Les aides publiques massives vont s’orienter principalement vers les infrastructures et dans la transition vers une économie moins carbonée. La perspective de ces aides a soutenu la hausse des marchés actions. Les niveaux de valorisation actuels élevés semblent néanmoins en phase avec le contexte général de reprise économique et des taux d’intérêts réels négatifs. Ainsi, le marché action conserve à nos yeux une prime de risque attractive vis-à-vis du marché obligataire.
Dans ce contexte de rebond, l’inflation est le mot sur toutes les bouches depuis le début de l’année. Les investisseurs s’inquiètent des conséquences inflationnistes des mesures massives de relances monétaire et budgétaire dans un contexte productif contraint. Ainsi, depuis plusieurs mois, la production fait face à des goulots d’étranglement, des pénuries de stock, à l’allongement des délais de livraison et au manque de main d’œuvre. Cette situation a nourri des baisses de production et des hausses significatives de prix. Les banques centrales ont cependant décidé de maintenir des conditions monétaires ultra-favorables pour ne pas freiner la reprise, avec un écart record entre les taux d’intérêt et le niveau de croissance nominale de l’économie. Janet Yellen table ainsi sur un hausse des prix transitoire et non structurelle. Les taux à long terme sont cependant destinés à remonter progressivement, notamment au regard du marché de l’emploi US qui s’améliore. Le rebond, s’il se confirme sera l’opportunité pour la Réserve fédérale de diminuer ses programmes d’achats d’actifs et de commencer à remonter les taux d’intérêts en fin d’année.
Cette perspective d’une hausse progressive des taux à long terme, et donc de pertes en capital sur les obligations, invite les stratégistes à se diriger vers les marchés actions, ou vers l’immobilier pour diversifier les portefeuilles.