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Comité d’investissement de septembre 2015

« La Chine affole les marchés »

Le ralentissement Chinois et les craintes d’un resserrement monétaire à venir aux Etats Unis secouent les marchés financiers en cette fin d’été. Le cabinet Leduc & Associés recommande cependant la sérénité afin de se concentrer sur les fondamentaux économiques de long terme.

La chute de la bourse de Shanghai depuis juillet, qui suit l’envolée du premier semestre, a ouvert la voie à une correction mondiale massive. Malgré l’absence d’information économique majeure en cette période estivale, cet épisode asiatique a déclenché à lui seul la brusque correction enregistrée sur toutes les places mondiales. Plusieurs indices ont ainsi connu fin août leur pire journée depuis plusieurs années. Les marchés financiers ont fortement – certainement trop – réagi aux inquiétudes sur la croissance chinoise.

La panique est apparue dans le sillage de la dévaluation du yuan entamée le 11 août, elle a entrainé une sortie massive de capitaux de Chine. Ce changement de politique monétaire a été interprété par les investisseurs comme le signal d’un ralentissement économique plus important que prévu. Pour limiter la correction, la Banque Centrale chinoise a abaissé mardi 25 août ses taux d’intérêt. Elle a également assoupli le taux de réserves obligatoires imposé aux principales banques du pays afin d’améliorer les conditions de liquidité. Ces gestes ont soulagé les marchés actions à travers le monde mais soulignent les difficultés actuelles de l’économie chinoise, ainsi qu’une certaine maladresse en communication de la part des autorités chinoises.

Les marchés craignent un effet de contagion, et réévaluent leurs perspectives de croissance mondiale. Les multiples déséquilibres de l’économie chinoise (marché immobilier en surchauffe, endettement record des collectivités locales, spéculation boursière des ménages … ) ne sont pas nouveaux, mais les marchés s’interrogent désormais sur l’ampleur de la contagion d’un ralentissement de la Chine sur les autres pays émergents et les économies développées.

Les matières premières ont également été victimes du ralentissement chinois et de la dévaluation du yuan, les cours du cuivre et de l’aluminium touchant leur point bas depuis 2009.

Nous identifions cependant trois facteurs positifs dans cet environnement. Tout d’abord la baisse du coût de l’énergie est traditionnellement favorable à la croissance. Ensuite, le marché chinois représente encore une faible fraction des exportations des pays développés, qui sont donc moins sensibles à un ralentissement de son économie que les fournisseurs de matières premières. Enfin, les turbulences actuelles des marchés rendent probable un report de la hausse des taux de la Fed.

La faible inflation découlant de la baisse du pétrole et des importations chinoises bon marché pourrait en effet conduire la banque centrale américaine à différer son resserrement monétaire. Cependant, la situation économique des Etats Unis nécessite une normalisation de la politique monétaire : le chômage est à son taux d’équilibre, la croissance est robuste, et la plupart des indicateurs économiques sont au vert. En effet, la première puissance mondiale a montré une excellente performance en affichant une progression de son produit intérieur brut de 4% en rythme annualisé d’avril à juin tandis que la prévision des analystes tablait sur 3,2%. Paradoxalement, le marché craint une hausse des taux de la Fed qui confirmerait la sortie de la période d’atonie économique.

Du côté Européen, le ciel s’éclaircit puisque le plan grec a récemment franchi son dernier obstacle. Ainsi, le vote du Bundestag a permis de débloquer la première tranche d’aide de 26 md€. Cependant, le plus difficile reste à faire pour le gouvernement grec, avec la mise en œuvre d’une longue liste de réformes structurelles supplémentaires. Bien que l’absence de solution à la crise de la dette souveraine maintienne un frein sur l’activité économique de la zone Euro, les entreprises ont annoncé des résultats en progression, augurant d’une amélioration des perspectives du vieux continent. Ainsi, les dividendes distribués aux actionnaires par les principales entreprises européennes ont progressé de 8,6% au deuxième trimestre 2015.

Du fait de ce contexte agité, les performances des classes d’actifs actions, matières premières, et immobiliers ont été pénalisées à court terme. L’essoufflement des pays émergents n’est cependant pas un élément nouveau, et le cabinet Leduc & Associés estime que la contagion aux différentes zones géographiques a été exagérée par les marchés. Nous restons donc positif sur les marchés actions Américains et surtout Européens, mais recommandons une diminution de l’exposition aux pays émergents. Mais n’oublions pas qu’en chinois l’idéogramme « crise » signifie également « opportunité ». Le contexte actuel peut donc être favorable pour se positionner de manière sélective sur les marchés actions, en bénéficiant de niveaux attrayants liés à la correction récente. Le poids de l’obligataire dans notre portefeuille, en jouant la diversification, a également permis d’amortir la volatilité des actions.