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Comité d’investissement de janvier 2016

   « Situation de fin d’année et perspectives 2016 »

Après une rentrée tumultueuse, le mois de novembre aura été assez calme, dans l’attente des décisions des banques centrales américaines et européennes. Puis, le rallye haussier habituel(1) de fin d’année n’a pas eu lieu. Pourtant, comme attendu, M. Draghi a annoncé le jeudi 3 décembre la poursuite par la BCE de son Quantitative Easing(2) jusqu’en mars 2017, couplé à une baisse de son taux de facilité de dépôt. Ces annonces ont cependant déplu aux opérateurs de marché qui anticipaient une augmentation de la taille des opérations de rachats d’actifs.

Doit-on s’inquiéter de cette intervention mesurée de M. Draghi, interprétée comme signe de faiblesse par les marchés ?  A priori non, puisque ce nouveau soutien, bien que décevant pour certains investisseurs, devrait favoriser les marchés européens et soutenir le marché obligataire. L’arme monétaire ne peut être éternelle, la consommation et l’investissement doivent prendre le relais afin d’assurer une croissance économique pérenne, seul gage de création de valeur à long terme pour les marchés financiers. Il s’agit de prendre le virage au moment opportun. Les Etats-Unis ont ainsi hésité avant de franchir ce cap. Après un report cet été dû aux turbulences chinoises, la FED a finalement procédé mercredi 16 décembre à la première hausse de ses taux d’intérêt depuis 2006, dans un contexte de faible chômage, de croissance robuste et d’indicateurs économiques au vert. Ce retour à une certaine normalisation permettra de redonner une marge de manœuvre à la Fed en cas d’éventuel ralentissement de l’économie US. Cette décision a été bien accueillie par les marchés, qui interprètent ce changement de politique comme un signal de confiance dans l’économie.

Le marché des devises et des matières premières a cependant connu des turbulences importantes en cette fin d’année. C’est principalement le cas du pétrole qui a touché son plus bas historique depuis 11 ans. Cette faiblesse du pétrole est largement liée à la politique de l’Arabie Saoudite de défense de ses parts de marchés. Les pays producteurs de pétrole ne semblent plus en mesure de s’accorder sur des niveaux de productions, tandis que la demande ralentit du fait d’une économie progressivement moins énergivore. Bien que les niveaux bas du pétrole soient favorables à la croissance, la volatilité des cours et l’incertitude associée préoccupent les investisseurs.

            Dans ce contexte, quelle approche privilégier pour 2016 ? Après une année 2015 marquée par des inquiétudes sur la croissance, et alors que certains analystes considèrent que l’expansion est d’ores et déjà arrivée à son terme, le cabinet Leduc & Associés tire une conclusion résolument optimiste pour 2016. Nous estimons que l’économie américaine est solidement installée en phase ascendante du cycle économique, ce qui se traduit dans les niveaux d’investissements des entreprises, de consommation des ménages, et de création d’emploi. Le faible niveau du pétrole devrait alimenter cette croissance. Du côté de l’Europe, la reprise devrait se confirmer, notamment grâce à la faiblesse de l’Euro vis-à-vis du dollar, et amorcer un mouvement de rattrapage de l’économie européenne.

La principale inconnue reste l’inflation, qui reste faible et apparait désormais comme peu sensible à la politique monétaire. L’insuffisant dynamisme de l’économie mondiale, et notamment le ralentissement de la croissance chinoise, maintient celle-ci à un niveau bas, bien que les statistiques progressent lentement. Si elle se ravive, l’inflation pourrait être la grande invitée de l’année 2016, et  un facteur de surperformance pour les marchés financiers. 

Ainsi, notre allocation de début 2016 est conçue pour un monde en croissance douce mais structurelle. Dans ce contexte, le principal changement en ce début d’année concerne le marché obligataire. Nous renforçons notre position sur le marché du rendement absolu permettant de réaliser de la performance en période de relèvement des taux court terme. Nous profitons de ce repositionnement pour sortir de notre position sur les obligations d’Etats Européens, dont le rendement risque de souffrir d’un tel contexte. Nous transférons également une partie du portefeuille vers des dettes subordonnées bancaires (Tier 1 et Tier 2) émises par des institutions européennes, nécessaires aux réformes réglementaires Bâle III, offrant des rendements particulièrement attractifs, et un risque que nous jugeons actuellement maîtrisé. De plus, afin de préserver notre portefeuille contre d’éventuelles tensions sur les taux, nous offrons la possibilité de prendre position sur un fond obligataire à maturité, qui est naturellement immunisé contre ce type de mouvements. Notre portefeuille action nous semble actuellement convenablement positionné pour bénéficier d’une hausse des marchés actions en 2016, et nous ne réalisons donc pas d’arbitrage significatif vers ce segment d’allocation.

(1) sur 20 ans, le mois de décembre est à 80% haussier

(2) Assouplissement quantitatif désignant un type de politique monétaire dit « non conventionnel », consistant en l’injection de liquidités dans les marchés obligataires.