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Comité d’investissement de juillet 2016

«  Brexit : cataclysme économique ou point d’entrée sur les marchés ? »

Vendredi 24 juin les investisseurs du monde entier ont été surpris par le résultat du référendum au Royaume-Uni. Les bourses mondiales ont chuté à l’annonce du résultat, avec des baisses comparables à celles connues lors de la faillite de Lehman Brothers : -8% pour le Cac 40 et -8,6% pour l’Euro Stoxx 50. Ce vote qui met fin à 43 années d’appartenance à l’Union Européenne, aura des conséquences économiques importantes pour le Royaume-Uni et pour l’Union Européenne, notamment en termes d’échange des marchandises et des travailleurs. Avant tout, le choix du peuple anglais ouvre une période d’incertitude pour le marché unique Européen. Le chemin sera long avant l’activation de l’article 50 du traité de Lisbonne permettant d’enclencher la sortie effective et l’ouverture de deux ans de négociations d’un accord de collaboration économique.

Quelles seront les conséquences durables pour les entreprises françaises et européennes ? Il est encore tôt pour se prononcer précisément, mais les marchés semblent d’ores et déjà avoir corrigé leur sur-réaction initiale. Après avoir  perdu 8% en une seule séance dans un volume d’échange très important de 11 milliards d’euros (contre environ 4 milliards habituellement), le CAC 40 a repris 7,1% en quatre séances.

Le premier impact du Brexit sera celui sur l’économie anglaise avec un fort ralentissement de la croissance, voire une probable entrée en récession. Le taux de croissance du premier semestre de 1,6% en rythme annuel devrait ainsi passer à 0,6% au deuxième semestre 2016. Le risque est en effet important que les entreprises différent leurs investissements, et que la consommation ralentisse du fait de la faiblesse de la Livre qui renchérît les importations. La livre Sterling est actuellement à son plus bas niveau depuis 30 ans face au dollar. Cette dévaluation devrait entrainer à terme un appauvrissement des ménages anglais avec une hausse de l’inflation (estimée a 3% ou 4% d’ici le second semestre 2017) contre 1,7% avant la sortie. Comme depuis plusieurs années, la responsabilité de la stabilisation économique incombera à la banque d’Angleterre (BoE), qui devrait avoir une politique de défense de sa monnaie. 

Côté Europe continentale, la croissance devrait également être affectée par l’incertitude liée au Brexit, ce qui donne des raisons supplémentaires à la Banque Centrale Européenne pour prendre de nouvelles mesures d’assouplissement quantitatif. Dans le contexte actuel, la Réserve fédérale américaine pourrait également avoir plus de mal à justifier une nouvelle hausse des taux d’intérêt au second semestre 2016.

Ainsi, malgré la forte volatilité actuelle, nous anticipons que l’épisode du Brexit n’aura qu’un impact de court terme sur les marchés financiers, car il n’affecte que peu les continents américains et asiatiques, qui sont les principaux pourvoyeurs de croissance ces dernières années.

Nous pensons donc que le risque principal pour les épargnants est de sur-réagir et de vendre lors de baisses temporaires provoquées par la forte volatilité actuelle, alors que la tendance reste inchangée. Paradoxalement, cette conjoncture peut également offrir des points d’entrée attrayants, dans la mesure ou les fondamentaux économiques n’ont que peu changé, alors que certains secteurs, comme les valeurs bancaires, ont lourdement baissé. 

            Face à cette situation, nos portefeuilles ont bien résisté du fait de notre politique de diversification, notamment sur les obligations. Lors de turbulences, les investisseurs s’orientent souvent vers ces valeurs considérées comme moins risquées, en conséquence nos positions obligataires ont permis de compenser la chute des marchés actions. Nous considérons cependant que les conditions de marché actuelles offrent des niveaux d’entrée attractifs sur les actions européennes.