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Comité d’investissement de mai 2018

« Début d’année sous tension entre l’inflation aux Etats-Unis et la crise de croissance du secteur technologique »

Depuis fin 2016, les marchés financiers ont évolué dans un contexte d’expansion économique mondiale synchronisée, avec une croissance supérieure à la tendance dans presque toutes les régions et quasiment aucun maillon faible. Au cours des deux derniers mois, des fissures ont cependant commencé à apparaître dans un contexte de croissance mondiale. Les marchés ont du faire face au ramollissement des statistiques économiques, parallèlement au développement d’inquiétudes sur les risques géopolitiques et les conflits commerciaux. Si nous continuons à prévoir un rythme soutenu de croissance mondiale pour toute l’année 2018, son accélération semble arrivée à son terme. Autre élément tout aussi important, pour la perspective d’un portefeuille, le scénario d’une croissance jusqu’à présent uniforme pourrait céder la place à celui d’une plus grande différenciation selon les pays.

Au cours des deux derniers mois, la Silicon Valley a perdu de sa superbe. Ainsi, le marché technologique américain, le Nasdaq a baissé de 7% entre le 12 mars et le 25 avril, notamment du fait de l’enquête du Congrés Américain sur l’utilisation des données des médias sociaux. Cette baisse est cependant à relativiser, puisque cet indice a battu l’indice S&P 500 de 200% depuis 9 ans. La comparaison avec l’ère des « dotcom » à la fin des années 1990 est inévitable mais doit être réalisée avec nuance. Si la fin des années 90 a été une période d’étude de faisabilité, le boom actuel de la technologie repose sur une mise en œuvre réelle, dont les implications sont profondes tant pour ce secteur que l’économie dans son ensemble. Les perspectives de l’industrie technologique restent donc une question centrale tant pour les stratégistes macro que pour  les analystes sectoriels.

Au niveau macro, l’influence et la taille de l’industrie technologique ont de profondes implications. A long terme, les évolutions technologiques ont tendance à faire baisser les coûts et à doper la productivité et peuvent agir comme une force déflationniste. Si nous ne pouvons prédire le moment où une stimulation de la productivité générée par la technologie se produira, il serait pour le moins inhabituel que la productivité reste figée à son niveau antérieur au moment même ou l’adoption de la technologie s’accélère dans toutes les industries.

L’inflation aux Etats-Unis est également une source de volatilité de ces derniers mois, puisqu’elle vient de dépasser 2% en glissement annuel. Alors que les tensions apparaissent sur le marché du travail, ce taux d’inflation pourrait continuer à s’inscrire en légère hausse. L’indice des dépenses de consommation des particuliers, qui est l’indicateur de hausses des prix préféré de la Réserve fédérale américaine (Fed), pourrait donc également bientôt atteindre son objectif de 2%. Ce facteur couplé à une situation budgétaire favorable, devrait se traduire par trois voire quatre relèvements des taux par la Fed en 2018, soit un ou deux de plus que l’actuelle projection. 

Dans ce contexte, le choix des zones géographiques s’annonce essentiel pour 2018. L’Europe a ainsi beaucoup mieux résisté aux chocs de marché des derniers mois. Les zones US et Emergentes étant plus lourdement exposées aux secteurs des technologies et au risque de guerre commerciale, elles sont par conséquent plus volatiles et seront à suivre de près en cas d’opportunités de marché.