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Comité d’investissement de novembre 2022

« Forte volatilité sur l’ensemble des marchés »

 

En Europe, le risque politique a diminué ce mois-ci. Ainsi, au Royaume-Uni, la nomination de Rishi Sunak au poste de premier ministre, et l’annonce de la composition du nouveau gouvernement italien avec notamment un ministre des Finances pro-européen ont été saluées par les investisseurs. En effet, suite à ces annonces les taux souverains européens ont baissé concomitamment à l’appréciation de l'Euro et de la livre sterling face au dollar. 

 

Fin octobre la BCE a relevé ses taux directeurs de 75 points de base. Christine Lagarde a indiqué que la politique de la BCE serait pragmatique dans la détermination des taux d’intérêt. Les marchés ont interprété le discours comme accommodant et plutôt en décalage avec les chiffres d’inflation publiés le lendemain. En effet, l’inflation européenne semble loin d’être stabilisée. Les prix à la consommation dérapent particulièrement en Italie : +3.5% sur le seul mois de septembre en raison d’une facture énergétique en hausse de 25%. Les taux souverains sont fortement remontés suite à ces publications.

Aux Etats-Unis, des signes de rééquilibrage du marché du travail apparaissent. En effet, les emplois vacants ont nettement diminué au cours des derniers mois et certains indicateurs d’inflation des salaires sont en train de s’infléchir. L’inflation reste cependant vive, et la Fed exprime clairement qu’elle a encore du travail à faire : son taux directeur augmentera probablement d'environ 200 points de base d'ici mars 2023, ce qui le porterait à environ 5 %.  

Côté PIB, les publications sont rassurantes. Aux Etats-Unis, le PIB progresse de +2,6% au Q3 en rythme annualisé, +0,2% en France et +0,3% en Allemagne. Les données américaines témoignent de la robustesse de la demande intérieure. Les données d’enquête d’opinion laissent cependant entrevoir une contraction de l’activité au 4ème trimestre. De plus, les données macro-économiques allemandes se dégradent plus rapidement que le reste de l’Europe, notamment dans le secteur manufacturier qui est le plus exposé aux restrictions énergétiques. 

En Asie, Xi Jinping a été reconduit, sans surprise, au poste de secrétaire général du parti communiste chinois. Au programme des cinq prochaines années : poursuite de l’objectif de la « prospérité commune », promotion de la « modernisation à la chinoise », et développement de « l’esprit combatif » avec en ligne de mire le rattachement de Taïwan. Malgré ces discours rassurants, la perception générale est que les objectifs politiques prennent de plus en plus le pas sur la croissance économique et le secteur privé.

Au global, nous anticipons une légère amélioration de l’inflation dans les mois à venir, tandis que les hausses de taux d’intérêt pourraient se terminer vers le premier trimestre 2023. Durant les dernières séances d’octobre, les principaux indices ont bien redondi. En effet, l’espoir qui anime les investisseurs repose sur le sentiment que le resserrement des conditions financières est désormais suffisant. S’il n’est pas encore perceptible dans les données macro et micro économiques, cela provient possiblement du décalage entre les actions monétaires et leurs conséquences sur la sphère réelle.