Après une année 2022 sous le choc de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique associée, la première partie de l’année 2023 est plus dynamique. D’un côté, il y a les investisseurs « bullish », positionnés à la hausse qui prévoient des valorisations à la hausse, surtout en Europe. De l’autre, il y a les investisseurs « bearish » qui estiment que les marchés vont baisser, bien que l’entrée en récession tant annoncée soit repoussée trimestre après trimestre. La situation actuelle montre que les craintes de récession peuvent être contrées avec une croissance douce et une inflation en ralentissement. La bonne nouvelle est la baisse beaucoup moins importante qu’anticipée des bénéfices d’entreprises malgré un climat de confiance des consommateurs et des entreprises fragilisé. Pour 2024, les prévisions de bénéfices, supérieures de plus de 10 points à cette année semblent réalistes en l’absence de récession et en présence d’une pause dans la remontée des taux des banques centrales. Dans un tel contexte, une nouvelle hausse du marché action est probable.
De plus, la hausse des marchés américains des derniers mois se concentre sur plusieurs sociétés qui sont des grandes capitalisations du secteur technologique. Ainsi, en retirant les 10 plus grandes capitalisations de l’indice du S&P500, ce dernier afficherait le même niveau que depuis le début d’année.
D’un point de vue macro-économique, la hausse des taux préoccupe les investisseurs mais les ménages et les entreprises présentent une situation encore solide car beaucoup ont verrouillé des taux bas sur un horizon assez long. Au niveau sectoriel, il existe de grandes différences. Ainsi, aux États-Unis, les banques régionales et l’immobilier commercial sont les secteurs fragilisés. En Europe, les foncières immobilières sont également touchées dans la structuration de leur bilan avec une dette à refinancer à court terme et pour certaines un montant important à renouveler cette année. Toutefois, au sein de chaque secteur, les entreprises sont souvent jugées de la même manière par les investisseurs alors que leurs fondamentaux peuvent être très différents. Cela génère des opportunités d’investissements. Côté bancaire, la Fed indique qu’il n’y a pas d’aggravation des tensions sur les dépôts. Ainsi, actuellement le secteur bancaire mondial apparaît suffisamment capitalisé et solide.
Dans ce contexte, les marchés financiers se situent entre le risque d’ajustement à court terme et un potentiel de hausse à moyen terme. Le faible niveau d’exposition actuel des investisseurs institutionnels permettrait de faire progresser le marché avec un flux de liquidité. En effet, en cas de baisse du marché les institutionnels réinvestiront probablement.
Côté obligataire, l’inflation en Europe et aux US est au plus haut depuis des décennies. Les marchés anticipent que les taux d’intérêts devront rester élevés pendant une durée assez longue. Toutefois, dans certaines zones, les conséquences du resserrement monétaire de la politique monétaire vont produire des effets sur les ménages dans les prochains mois, ce qui tempèrera les banques centrales. Il est possible que les taux 2024 et 2025 soient plus bas que le marché ne l’estime actuellement.
En 2022, il y a eu une très forte corrélation entre le marché obligataire et les actions, ce qui n’a pas permis d’effets de diversification entre ces deux classes d’actifs. Par conséquent, pour de nombreux portefeuilles concentrés sur ces actifs, la performance a été sensiblement négative, scénario identique à 2018. Les produits immobiliers composés de foncières ont également eu une performance négative en 2022 et 2023. Dans un environnement de taux élevés et d’incertitudes importantes les produits structurés proposés se révèlent actuellement très intéressants, notamment avec un très bon couple rendement / risque, et un effet de diversification accru. Enfin, grâce à la hausse des taux, les coupons ont fortement progressé allant de 5% pour un capital garanti à plus de 15% pour un structuré sur action. De plus, la dégressivité du seuil de remboursement permet d’augmenter la probabilité de remboursement.