La crise de la COVID-19 a provoqué une récession historique par son intensité. Depuis septembre, les marchés sont confrontés à beaucoup de volatilité du fait de l’incertitude sur l’épidémie et sur les mesures de soutien en résultant. L’accélération de la deuxième vague et l’introduction de nouvelles mesures de confinement ont fait basculer les investisseurs vers une stratégie de réduction de risque, qui a conduit à une correction fin octobre. Toutefois, contrairement à mars, les marchés ont bénéficié des résultats solides d’une grande partie de la cote, en particulier des entreprises industrielles. Le secteur des services a cependant particulièrement pâti des nouvelles restrictions sanitaires avant même la décision de reconfiner les populations. Dans ce contexte, l’indice Eurostoxx 50 a perdu 7 % en octobre.
Malgré un premier durcissement des restrictions aux interactions sociales avec l’introduction du couvre-feu, le nombre de contaminations et d’hospitalisations de malades Covid-19 a continué à augmenter, contraignant plusieurs gouvernements à remettre à l’ordre du jour le confinement. Ces décisions strictes ont été prises principalement en Europe alors qu’une hausse des cas tout aussi préoccupante mais décalée de plusieurs semaines est observée aux États-Unis. Cependant, dans la plupart des pays asiatiques, y compris en Chine, l’épidémie apparait comme largement maîtrisée. Ces divergences sanitaires provoquent des écarts de performance entre les différentes classes d’actifs et les zones géographiques qui ne réagissent pas de la même façon à cette crise sanitaire. Ces bons résultats sur le plan sanitaire expliquent la surperformance des marchés émergents qui sont parvenus à progresser en octobre (+2 % pour l’indice MSCI Emerging) grâce à la hausse des places asiatiques. De son côté le baril de WTI termine sous 36 dollars, au plus bas depuis juin et en baisse de 11 % par rapport à fin septembre, et augure d’une activité mondiale au ralenti.
La grande interrogation aux Etats-Unis concerne l’étendue d’une seconde vague de mesures de soutien à l’économie. L’outil budgétaire concentre les attentions car la politique monétaire atteint actuellement ses limites. Les taux devraient en effet rester au plus bas (entre 0 % et 0,25 %) pendant plusieurs années (2024), et les achats d’actifs par la Fed continuent à un rythme soutenu. Un tel plan de relance nécessite cependant un vote du congrès.
A l’heure de la rédaction de notre comité, le suspense des résultats de l’élection présidentielle américaine demeure. Nous ne connaissons pas encore le nom du président qui dirigera les États-Unis ces quatre prochaines années, bien que Joe Biden, le candidat démocrate semble actuellement le mieux positionné. Néanmoins, cette situation d’incertitude ne modifie pas, selon nous, la trajectoire à moyen terme. En effet, la situation actuelle montre la capacité des marchés à rebondir grâce aux politiques monétaires et budgétaires, aux rattrapages d’activité des entreprises, et à la surperformance de certains secteurs, notamment les valeurs technologiques. Nous devons cependant apprendre à vivre pendant cette période avec de fortes variations d’activités autant à la baisse qu’à la hausse, et à des mouvements parfois brutaux sur les marchés financiers. Suite à la récession que nous traversons actuellement, nous entrerons dans un nouveau cycle économique qui est une source d’optimisme à la fois économique et en termes de performances des actifs. Nous maintenons notre approche diversifiée favorable au risque en surpondérant les actions dans nos portefeuilles, notamment sur les zones Américaines et Chinoises.