L’inflation commence à rassurer même s’il existe des zones sous tension
Depuis le début de l’année, nous anticipons une diminution de l’inflation et une modération de la croissance américaine, revenant à un rythme plus proche de la tendance en 2024. Malgré quelques fluctuations, les indicateurs économiques confirment ce scénario.
Le marché a évolué d’un optimisme excessif en début d’année concernant la réduction des taux d’intérêt à une inquiétude en avril face à une possible réaccélération de l’inflation.
Il est à noter que certains pays, comme le Canada et l’Australie, montrent que la lutte contre l’inflation reste un défi pour les banques centrales. Par exemple, au Canada, l’inflation a augmenté de 2,9% sur un an en mai, dépassant les attentes de 2,6%.
Un ralentissement de la croissance ?
Alors que les enquêtes de conjoncture montrent un affaiblissement dans le secteur manufacturier et une baisse de la confiance des entreprises, les anticipations d’un ralentissement économique plus prononcé pourraient commencer à peser sur les marchés. Cependant, nous restons convaincus que la modération de la croissance économique et le ralentissement de l’inflation seront suffisants pour permettre à la Réserve fédérale américaine (Fed) de commencer à assouplir sa politique d’ici la fin de l’année.
Nous prévoyons ainsi que la croissance américaine se rapprochera de son niveau tendanciel d’environ 2 % d’ici le quatrième trimestre. Cependant, l’inflation diminue plus lentement que prévu initialement. Nous estimons qu’elle devrait être proche de 3 % en fin d’année, avant de se rapprocher de l’objectif de 2 % de la Fed au cours de l’année prochaine.
De son côté, l’économie de la zone euro montre des signes d’amélioration après une année 2023 difficile. Les tensions sur le coût de la vie diminuent. La croissance économique dépasse les prévisions, le marché du travail reste robuste et la Banque centrale européenne a commencé à réduire les taux d’intérêt. En juin, la confiance des consommateurs a atteint son niveau le plus élevé depuis février 2022, malgré l’incertitude liée aux élections dans l’UE. Cette amélioration reflète une plus grande stabilité économique et un regain d’optimisme parmi les ménages européens. Pour le reste de l’année, une confiance accrue et des revenus réels en hausse devraient encourager les consommateurs à dépenser une partie de l’épargne accumulée pendant la pandémie, favorisant ainsi une reprise de la consommation.
L’Europe commence à réduire ses taux
Étant donné que les taux directeurs européens devraient baisser plus rapidement que ceux des États-Unis et que la reprise de l’activité en Chine devrait stimuler les échanges commerciaux, nous anticipons une reprise modeste de l’économie européenne au second semestre.
En Chine, l’activité se stabilise et le cycle mondial des biens montre des signes de reprise. Tandis que la croissance se modère aux États-Unis mais s’améliore dans d’autres régions, elle devrait bénéficier d’un soutien plus large et diversifié à l’échelle mondiale.
Deux risques majeurs pèsent sur ce scénario de base : un regain d’inflation et un ralentissement excessif de l’activité économique. Bien que l’inflation ait légèrement augmenté au début du premier trimestre, les chiffres les plus récents montrent une tendance à la baisse. En ce qui concerne l’activité économique, la croissance reste soutenue par la résilience des marchés de l’emploi. Cette situation pourrait offrir des opportunités d’entrée attractives sur les actifs risqués.
Le premier tour des élections françaises ne donne pas de majorité absolue
Depuis plusieurs jours, les marchés étaient concentrés sur les élections françaises. Avec une participation très élevée de 66 % (un record depuis 1997), les électeurs n’accorderont probablement pas de majorité absolue au rassemblement national ni au nouveau front populaire, tous deux soulevant des interrogations pour les marchés internationaux du fait de leurs programmes économiques basés sur une hausse des dépenses publiques.
Il semble qu’après ce premier tour, ces partis n’auront pas suffisamment de latitude pour imposer leurs programmes, qui auraient pu créer une aggravation du déficit et un recours accru à l’endettement public, déjà à 110 % du PIB.
Dans ce contexte les actions sont à privilégier
Les actions ont traversé sans encombre la période de publication des résultats du premier trimestre. Malgré des prévisions prudentes de la part des entreprises, les résultats ont été suffisamment bons pour que les analystes revoient leurs estimations à la hausse.
La concentration du marché boursier reste marquée. En effet, les dix plus grandes entreprises du S&P 500, qui représentent un tiers de la pondération de l’indice, contribuent pour les trois quarts à la performance de la bourse américaine en 2024. En examinant les détails, on constate une forte domination de l’intelligence artificielle. En excluant les valeurs liées à l’IA, le marché est en baisse de 2 % depuis début mars.
Cet environnement nous incite à privilégier les actifs risqués dans les portefeuilles, en surpondérant les actions et les produits structurés qui continuent à présenter depuis maintenant 18 mois des coupons particulièrement attractifs.