Guide pratique pour investir dans la gestion forestière : processus, risques et rendements

GFI

Investir dans la gestion forestière est une opportunité attrayante pour diversifier son portefeuille tout en contribuant à la durabilité environnementale. Ce type d’investissement permet de participer à la gestion et à l’exploitation des ressources forestières, souvent par le biais de placements collectifs comme les Groupements Fonciers d’Investissement (GFI). Ces véhicules d’investissement offrent un rendement qui peut varier en fonction de plusieurs facteurs.

Cet article explore les processus d’investissement, les risques associés et les rendements potentiels dans la gestion forestière.

Les processus d'investissement dans la gestion forestière

Le choix du type d'investissement

Lorsqu’il s’agit d’investir dans la gestion forestière, il est essentiel de choisir le type d’investissement qui correspond le mieux à ses objectifs financiers, son niveau de tolérance au risque et ses préférences en matière de gestion.

Voici deux des moyens les plus courants d’investir dans les forêts :

L’achat en direct : L’achat direct de forêts implique l’acquisition de parcelles de terres boisées. Cet investissement permet au propriétaire de gérer directement la forêt, en contrôlant les opérations telles que la récolte du bois, le reboisement et la gestion de la faune. Ce type d’investissement présente plusieurs caractéristiques spécifiques :

  • Le contrôle total : l’investisseur a un contrôle complet sur les décisions de gestion, ce qui peut inclure la sélection des essences à planter, le moment de la coupe, et les pratiques de conservation. Ce niveau de contrôle est idéal pour ceux qui ont une connaissance approfondie de la gestion forestière ou qui souhaitent s’impliquer activement.
  • La diversité des sources des revenus : les revenus peuvent provenir de la vente de bois, de produits forestiers non ligneux (comme les champignons, les fruits, ou les plantes médicinales), de la chasse, et parfois de la location des terres pour des activités récréatives.
  • Le potentiel de valorisation du capital : outre les revenus annuels, la valeur des terres boisées peut s’apprécier, offrant une plus-value potentielle à long terme, surtout si la demande pour les terrains forestiers ou les produits en bois augmente.
  • Les risques et les défis : La gestion directe comporte des risques, tels que les incendies, les tempêtes, les infestations de ravageurs et les fluctuations du marché du bois. De plus, cela nécessite un engagement en termes de temps et de connaissances techniques pour assurer une gestion durable et rentable.

 

Les groupements forestiers d’investissement (GFI). Les GFI sont des structures collectives qui permettent à plusieurs investisseurs de regrouper leurs ressources pour acheter et gérer des forêts. Ce type d’investissement présente plusieurs avantages spécifiques :

  • La mutualisation des coûts et des risques: en rejoignant un GFI, les investisseurs partagent les coûts associés à l’acquisition et à la gestion des forêts, réduisant ainsi l’impact financier individuel. Les risques sont également répartis entre les membres, ce qui diminue l’exposition de chaque investisseur aux aléas tels que les catastrophes naturelles ou les fluctuations du marché.
  • La gestion professionnelle: les GFI sont généralement gérés par des professionnels expérimentés en gestion forestière, ce qui peut garantir une exploitation optimale des ressources et une conformité aux normes environnementales et réglementaires.
  • L’accessibilité et la diversification: les GFI permettent à des investisseurs, même avec des capitaux plus modestes, d’accéder à l’investissement forestier. Ils offrent aussi une diversification, car les fonds peuvent être investis dans plusieurs parcelles ou types de forêts, réduisant ainsi le risque global.
  • Les avantages fiscaux: en France, les investisseurs dans les GFI bénéficient souvent d’avantages fiscaux, comme des réductions d’impôt sur le revenu ou des exonérations partielles de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), ce qui peut augmenter l’attractivité de ce type de placement.

 

L’évaluation des biens forestiers

Avant de s’engager dans l’achat de terres forestières, il est crucial de procéder à une évaluation minutieuse des biens. Cette étape permet de déterminer la valeur de la forêt, ses potentialités économiques et les éventuels défis de gestion.

L’évaluation des biens forestiers inclut plusieurs aspects clés :

L’inventaire forestier : l’inventaire forestier est une étape fondamentale dans l’évaluation des forêts. Il consiste à mesurer et à cataloguer les ressources disponibles dans une parcelle boisée. Cet inventaire comprend plusieurs composantes la qualité de bois, la quantité de bois et la composition espéciale (analyse de la diversité des espèces d’arbres dans la forêt). Une plus grande diversité peut être bénéfique pour la résilience écologique et offrir des opportunités de revenus diversifiés.

L’étude écologique : l’étude écologique vise à comprendre la biodiversité et les conditions environnementales de la forêt.

L’analyse de la santé des arbres : cette analyse vise à évaluer l’état de santé des arbres et à identifier les menaces potentielles pour la forêt. Elle comprend : l’inspection des maladies et des ravageurs, les dommages physiques et la vitalité générale des arbres.

La planification et la gestion :

La planification et la gestion sont des étapes cruciales pour assurer une exploitation durable et rentable des ressources forestières. Une gestion forestière efficace repose sur des stratégies bien définies et une mise en œuvre rigoureuse.

Le plan de gestion forestière est un document détaillé qui sert de guide pour la gestion des forêts sur une période déterminée. Il comprend plusieurs éléments clés : les objectifs de gestion, les stratégies de coupe, la replantation et la régénération, la conservation et la gestion de la Biodiversité et l’aménagement du territoire.

Le suivi des opérations est une composante essentielle de la gestion forestière, garantissant que les activités sur le terrain respectent les plans établis et les réglementations en vigueur. Cela inclut la surveillance et l’évaluation, la gestion des ressources et du personnel, la conformité réglementaire et les rapports et documentation.

Les risques associés à l'investissement forestier

Les risques environnementaux : les forêts sont sujettes à divers risques environnementaux tels que :

  • Les incendies de forêt : risque accru dans certaines régions en raison du climat.
  • Les tempêtes et les vents violents : peuvent causer des dégâts significatifs aux arbres.
  • Les invasions de ravageurs : insectes et maladies pouvant nuire à la santé des forêts.

 

Les risques économiques : les rendements GFI peuvent être influencés par des facteurs économiques tels que :

  • Les fluctuations des prix du bois : le marché du bois est soumis à la loi de l’offre et de la demande, influençant ainsi les revenus.
  • Les coûts de gestion : qui comprennent les coûts d’entretien, de reboisement et d’autres dépenses opérationnelles.

 

Les risques réglementaires : les lois et régulations peuvent affecter la gestion forestière :

  • Les régulations environnementales : les restrictions sur les coupes ou obligations de reboisement.
  • Les politiques fiscales : le changement dans la fiscalité pouvant affecter les rendements nets.

Les rendements potentiels et les avantages fiscaux

Investir dans la gestion forestière via des Groupements Forestiers d’investissements (GFI) ou d’autres structures peut offrir divers rendements financiers, ainsi que des avantages fiscaux attrayants. Ces éléments sont des considérations essentielles pour les investisseurs cherchant à maximiser leur retour sur investissement tout en bénéficiant de dispositions fiscales avantageuses.

Les rendements GFI

Les rendements provenant d’un GFI proviennent de plusieurs critères :

La qualité des terres : la fertilité du sol, les conditions climatiques, et l’accès à l’eau sont des éléments déterminants pour la croissance des arbres et, par conséquent, la quantité et la qualité du bois produit. Les terres forestières de haute qualité tendent à produire des bois de meilleure qualité et en plus grande quantité, augmentant ainsi les revenus potentiels.

Le type de bois : les essences d’arbres varient en valeur marchande. Par exemple, des essences comme le chêne ou le hêtre peuvent avoir une valeur nettement supérieure à celle des bois plus communs comme le pin ou le peuplier. Le choix des espèces à planter ou à entretenir influence directement le rendement financier.

Les pratiques de gestion : une gestion durable, incluant des pratiques telles que la coupe sélective et le reboisement planifié, peut optimiser les rendements sur le long terme. Une gestion forestière bien conduite permet de maintenir un cycle de croissance continu et d’éviter l’épuisement des ressources. De plus, l’exploitation efficiente tel que l’optimisation des processus de récolte, le choix des techniques de coupe et l’efficacité des opérations de transport et de transformation du bois sont des facteurs qui influencent directement les coûts et les revenus.

De plus, il existe des sources de revenus diversifiées tels que la vente de bois : le principal revenu provient de la vente de bois brut ou transformé. Les fluctuations des prix du bois sur le marché, influencées par la demande mondiale et les politiques commerciales, affectent directement les rendements.

Les avantages fiscaux

Les investissements en gestion forestière peuvent bénéficier de plusieurs avantages fiscaux, qui varient selon les législations locales et nationales. En France, par exemple, les investisseurs peuvent profiter des avantages suivants :

La réduction d’impôt : les dépenses liées à la gestion forestière, telles que les coûts d’entretien, de reboisement et de protection contre les incendies, peuvent être déductibles des impôts sur le revenu. Ces réductions d’impôt peuvent rendre l’investissement en gestion forestière plus attractif en diminuant le coût net des opérations.

L’exonération de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) : les parts de GFI et certaines propriétés forestières bénéficient d’une exonération partielle ou totale de l’IFI, un avantage significatif pour les investisseurs fortunés. Cette exonération est conçue pour encourager la préservation des forêts et le reboisement, alignant les intérêts financiers des investisseurs avec les objectifs environnementaux.

L’appréciation du capital

Outre les rendements annuels provenant des activités de coupe et de vente, les forêts peuvent également voir leur valeur s’apprécier sur le long terme, offrant un potentiel de plus-value lors de la revente.

Les facteurs contribuant à cette appréciation incluent :

La rareté croissante des terrains forestiers : à mesure que la demande pour les terres augmente et que les ressources forestières deviennent plus rares, la valeur des terrains boisés peut s’apprécier. Cela est particulièrement vrai pour les forêts bien gérées, situées dans des régions économiquement dynamiques ou avec une biodiversité précieuse.

Les changements dans la législation ou la politique publique : les modifications des réglementations, telles que l’instauration de politiques de conservation ou la mise en place de crédits carbone, peuvent augmenter la valeur des forêts. Les forêts bien gérées peuvent bénéficier de nouveaux marchés, tels que les crédits carbones, qui récompensent la capture de CO2.

Les développements du marché des produits forestiers : l’émergence de nouveaux marchés pour les produits forestiers, tels que les matériaux de construction durables ou les produits de consommation biosourcés, peut augmenter la demande pour certaines essences de bois, augmentant ainsi la valeur des forêts produisant ces ressources.

En conclusion, investir dans la gestion forestière via des GFI ou l’achat direct de forêts peut être une option rentable et durable. Cependant, comme pour tout investissement, il est crucial de comprendre les processus, d’évaluer les risques et de bien calculer les rendements GFI potentiels. Avec une gestion prudente et une attention aux facteurs économiques et environnementaux, cet investissement peut offrir des avantages financiers tout en contribuant à la préservation des ressources naturelles.

FAQ

Pour investir dans un Groupement Forestier d’Investissement (GFI), il faut d’abord sélectionner un GFI en fonction de critères tels que la qualité des forêts, les essences de bois et les pratiques de gestion. Ensuite, il est nécessaire d’acheter des parts du GFI, ce qui donne droit à une fraction des revenus générés par la vente de bois et autres produits forestiers, ainsi qu’à une éventuelle plus-value lors de la revente des parts. Les investisseurs bénéficient souvent d’avantages fiscaux, comme des réductions d’impôt et des exonérations partielles de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).

Pour choisir un groupement forestier, évaluez la qualité des forêts proposées, les essences de bois disponibles, et les pratiques de gestion forestière mises en place. Examinez aussi la performance historique du GFI, la stabilité des revenus et les frais de gestion. Considérez les avantages fiscaux offerts et assurez-vous que le groupement adhère à des standards de durabilité environnementale.

Un Groupement Forestier d’Investissement (GFI) fonctionne comme une structure d’investissement collectif où plusieurs investisseurs achètent des parts pour détenir et gérer des forêts. Les revenus proviennent principalement de la vente de bois et de produits forestiers, ainsi que de la valorisation éventuelle des terrains. Les investisseurs partagent les bénéfices et peuvent bénéficier d’avantages fiscaux. Le GFI est généralement géré par des professionnels qui assurent la gestion durable et la conformité réglementaire des forêts.

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L'auteur : Fabrice Leduc

Le fondateur du Cabinet, Fabrice Leduc, appréhende le métier global des marchés financiers et de la Gestion Privée grâce à une vingtaine d’années d’expériences qui allient deux domaines clés :

1 - La rigueur et la compréhension des marchés financiers, acquise au sein de prestigieuses Inspections Générales d’établissements bancaires de rang mondial.

2 - La connaissance de la gestion de patrimoine, acquise en tant que gérant privé au sein d’un grand cabinet de Gestion Privée Parisien.

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