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Comité d’investissement de novembre 2023

« Une récession en Europe pourrait-elle pousser la BCE à baisser les taux ? »

 

La période inflationniste combinée à la hausse des taux impacte l’ensemble des classes d’actifs, notamment le marché immobilier. Ainsi, le nombre de transactions a baissé considérablement depuis la période des taux négatifs ou « l’argent était gratuit ». Cela est vrai sur le marché résidentiel mais également sur l’immobilier commercial : bureaux & commerces. Cette baisse en volume s’accompagne d’un début de correction sur les valorisations. Ainsi, la majorité des SCPI spécialisées sur l’immobilier d’entreprise ont connu une baisse de leurs prix de souscription, afin d’offrir des rendements plus attractifs vis-à-vis des placements sans risque qui rapportent actuellement autour de 4%. A ce jour, il ne s’agit pas d’une crise de la demande car les actifs sont loués et les loyers payés. Dans ce contexte, la situation pourrait s’apaiser l’année prochaine en cas de baisse des taux d’intérêt suite à un reflux de l’inflation. 

 

Ainsi, vendredi dernier, la Banque Centrale Européenne (BCE) a maintenu son taux de dépôt inchangé à 4%, mettant fin à 10 hausses consécutives, dans le sillage d’un ralentissement de l’inflation de + 5,2% à + 4,3% d’août à septembre 2023. De son côté, la croissance de l’économie américaine a agréablement surpris avec un PIB en hausse de + 4,9% en rythme annuel contre une prévision à + 4,2% au T3 2023. Il s’agit de la plus forte hausse depuis fin 2021 provenant notamment du secteur des biens culturels (avec les tournées de Beyoncé et de Taylor Swift par exemple). Ainsi, l’économie américaine résiste mieux que celles des autres économies développées. Le processus de désinflation semble aussi enclenché avec une atténuation du lien prix salaires. Les prévisionnistes anticipent une inflation à environ 3,5% pour 2023 puis moins de 3% en 2024. Les conditions financières se sont également durcies depuis la dernière réunion du FOMC (« Federal Open Market Committee » – branche de la Réserve Fédérale) du mois de septembre. Par conséquent, la politique de la Fed devrait marquer une pause. Il pourrait éventuellement y avoir une dernière hausse des taux en fin d’année ou en début d’année prochaine. En Europe, l’Euribor 3 mois se stabilise depuis plus de 2 semaines en dessous de 4%.  Ainsi, lors de sa réunion le 27 octobre, la BCE a décidé de ne pas faire évoluer ses taux directeurs. 

 

Les politiques monétaires en vigueur semblent fonctionner : elles permettent à la demande de ralentir, entraînant directement une baisse de l’inflation. Toutefois, l’atterrissage en douceur pourrait être difficile à atteindre : en Europe l’impact des hausses violentes de taux laisse craindre une probable récession ce trimestre ou le suivant. Dans ce contexte, il pourrait ainsi y avoir une surprise de la BCE qui baisserait ses taux contrairement aux anticipations de marché

 

            Par conséquent, notre scénario de base prévoit toujours la poursuite du ralentissement de l’inflation et de la croissance, mais reflète également la résilience de l’économie américaine.  Ainsi, nous restons positifs à moyen terme sur les valeurs américaines qui restent soutenues par des flux de trésorerie solides. Les produits structurés continuent à offrir des rendements importants grâce aux taux élevés mais sont déjà moins intéressants qu’il y a quelques mois. Nous sous-pondérons l’immobilier sur les nouveaux investissements en raison du contexte actuel mais ne sortons pas des positions prises. Enfin, l’investissement en « non coté » secondaire offre de fortes décotes dans le contexte de baisse de l’ensemble des classes d’actifs.